mardi 3 avril 2012

Pas une raison pour se faire mal

Le dossier des Forces armées d’Haïti (FAD’H) s’installe d’une manière bancale dans l’espace public. Pendant que d’anciens militaires ont repris des espaces qui leur appartenaient jadis afin de se redonner la forme pour le grand jour, la commission responsable de redéfinir la remobilisation de la FAD’H vient de publier un rapport préliminaire. Le rapport propose une série de préalables qui, pour faire dans le pléonasme, ont besoin d’être mises en place pour que la FAD’H revive. Le premier de ces préalables est « l'interdiction sur tout le territoire des recrutements et entrainements illégaux de type militaire ». Ici, toute la nuance sur laquelle on pourra ouvrir un espace de négociation est le caractère légal ou illégal des entrainements. La FAD’H étant inscrite dans la constitution, l’entrainement pourrait être léga. Il y a ce qu’il faut d’avocats et de constitutionalistes pour allonger jusqu’à l’épuisement un débat non concluant sur cette question. Le deuxième préalable fait référence à la résolution du « problème d'indemnisation et de pension de l'ancien personnel des Forces Armées d'Haïti. » Disons que ce deuxième préalable risque de donner des maux de tête au gouvernement. Je pense à ces centaines de professeurs des écoles publiques en arriérage salarial de 5 ans … Disons que les obstacles à cette remobilisation devraient pousser comme des champignons. Pendant ce temps, la PNH est intervenu cette semaine pour déloger d’ex-militaires qui venaient d’investir une ancienne caserne à Saint-Marc. « Nous n’avions pas la volonté de nous battre. Les militaires n’abandonnent pas. Nous nous sommes tout simplement repliés » a dit un sergent. Un sergent ! Mais un sergent de quelle armée ? La volonté de se battre contre qui ? La PNH ! Dans cette grande comédie qui pourrait tourner au drame, je me suis mis à rêver à cette phrase célèbre du film La guerre des tuques : « La guerre... La guerre, c’est pas une raison pour se faire mal ! »

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