samedi 26 novembre 2011

Malheureusement

Cetout est encore sur les dents. Il l'est presque toujours. La vie politique haïtienne lui fait pousser des boutons. "C'est la médiocrité de la vie politique haïtienne qui me fait pousser des boutons" qu'il raconte pour donner un peu de nuance à ses réactions.
- Sais-tu ce qui peut arriver de pire dans la vie d'un haïtien ?
Je lui fais une moue ignorante avant qu'il ne réplique.
- Un autre haïtien !
- Simple comme ça !?
- Effectivement, simple comme ça. L'individualisme est tellement imprégné dans nos gènes politico-sociaux que personne ne peut s'imaginer qu'un autre haïtien peut leu apporter quelque chose de bon.
- Tu fais écho à ces centaines d'haïtiens qui me disent de ne jamais faire confiance à un haïtien... Comme si personne ne pouvait avoir de sens dans ce pays !
- On ne sait plus si c'est la poule ou l'oeuf, la cause ou l'effet. Mais une chose est certaine, le marasme est maintenu. Tu vois ce qui se passe actuellement avec le parlement et le gouvernement ? Un fiasco annoncé où l'autodestruction nationale est une fois de plus à l'honneur. Je ne cherche pas de coupable, ils le sont tous. Personne d'assez lucide capable de mobiliser positivement la classe politique, la pousser vers d'autres choses, vers quelque chose de constructif pour le pays.
- C'est comme si on voyait effectivement le pays manquer une occasion de se sortir un peu la tête de l'eau. C'est décourageant.
- T'es poli ! C'est hautement déprimant. En plus, la seule idée qui montre un semblant de consensus, la relance de l'armée nationale, est celle qui va nous mettre la communauté internationale à dos. Penses-tu sérieusement que le Canada ou les État-Unis vont maintenir le niveau de budget de développement en sachant qu'une partie significative du budget national va être investi dans une armée ?
- Au plan des relations diplomatiques effectivement, cette sortie de Martelly risque de lui occasionner quelques ennuis dans sa capacité à mobiliser les partenaires internationaux. En même temps, la pression est tellement forte pour sortir la Minustah, les politiques n'ont pas vraiment le choix.
- Les politiques n'en n'ont rien à foutre de la pression. Les gens ne votent pas et sont complètement démobilisés. Non, la nationaux qui pourraient ralentir le projet d'une armée, ce sont les quelques familles riches du pays qui s'en mettent plein les poches avec l'argent de la misère. Toi pis tes amis, vous êtes payants pour bien des gens, maisons, voitures, restos, hôtels, ... C'est gens là vont faire pas mal moins d'argent avec les soldats haïtiens, peut-être que pour une fois, ils vont nous empêcher de sombrer davantage dans l'anarchie qui leur a jusqu'ici été si rentable.
- C'est drôle, les riches familles exploitantes et les blancs (comprendre les étrangers) pourraient éviter la fuite en avant du pays berceau de la 'liberté' et tout ce qu'elle a pu charroyer depuis des centaines d'années. On nage en plein paradoxe non ?
- Malheureusement...

Aucun commentaire: