jeudi 13 janvier 2011

Un minute de silence dans un pays de 'parleux'


Les 72 dernières heures ont été intenses. Émotivement et physiquement. Se promener d’une activité de commémoration à l’autre, pleurer, s'embrasser, danser, respecter une minute de silence, repartir pour une autre activité, ... J’ai assisté à certaines cérémonies religieuses et si j’avais un truc à vous donner, choisissez les protestants, il y a quelque chose de nettement plus festif malgré les 'preachers'. L’idée n’est pas d’avoir du fun pour avoir du fun, mais de l'animation dans la dignité, ça réchauffe le coeur. Même à 30 degrés. Ainsi, les trois derniers jours étaient comblés. Les haïtiens auront encore montré à la lentille de tous ces journalistes que dans la douleur, la dignité était plus forte que tout. Au delà des cérémonies officielles, il fallait sentir l’atmosphère de celles qui n’abritaient pas de dignitaires, ou ne se comptaient pas de journalistes. Pas vraiment plus vraies que les officielles, moins policées simplement. Seule la génératrice devant le palais nationale brisait le silence de la minute de silence. On n’a pas vraiment su quand elle commençait, on l’a sentie c’est tout. Depuis cette minute de silence, la logorrhée politique a repris sa place royale. Le nombre réel de morts (entre 216 000 et 310 000), les résultats du premier tour, la date de la fin du mandat de Préval, le rapport de l’OEA, les armes en circulation, le nombre de morts du choléra, ... Une seule minute de silence dans ce pays de ‘parleux’. Plus que les lentilles des journalistes, c'est tout dire !

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