vendredi 29 octobre 2010

Qui donc est Dieu pour nous aimer tant ?

Grave question dans un pays où quand tout va bien, c’est grâce à Dieu. Et quand ça va mal, c’est que Dieu n’est pas assez présent dans nos cœurs et nos pensées. En voiture avec Jean-Claude cette semaine, j’entendais un ‘preacher’, disons très intense, se questionner sur les motifs du Bon Dieu à nous envoyer coup sur coup sur ce petit pays, ouragans, tremblement de terre et choléra. Que cherche-t-il à nous dire ? Dans lequel de ses enseignements devons nous piger pour analyser cette suite de catastrophes ? Dans son amour bien évidement ! C’est parce que son amour est infini qu’il nous tend ces perches, celles qui nous sortirons de l’atmosphère ‘diabolique’ de la décadence des mœurs dans laquelle cette société s’est laissé glisser depuis des années. Drogue, prostitution, matérialisme, avortement, internet, viol, théorie de l’évolution, laïcité, … Le même discours que des américains et des iraniens se font servir. Le preacher défendait ardemment la thèse que les humains étaient responsables de ces manifestations naturelles, pas qu’ils appuyaient sur le bouton (Dieu ou Satan seraient les seuls à pouvoir enfoncer ce bouton) mais qu’ils forçaient Dieu à manifester sa puissance pour nous ramener dans le droit chemin. J’imaginais le prof lors de ma deuxième année de primaire qui frappait violement sa main sur son bureau pour ramener au calme une classe un peu trop dissipée. Le choc nous rendait silencieux et dociles pour les prochaines heures. Le droit chemin de l’éducation nationale imposait cette force… Si le Bon Dieu ne nous aimait pas si infiniment, il nous abandonnerait, il assisterait sans réagir à notre descente vers la décadence la plus totale. Mais son amour est si grand que malgré qu’on l’humilie tous les jours de plus en plus, il continue de frapper sur la table. Il ne nous abandonne pas, il veut qu’on se ressaisisse, qu’on ne se laisse pas aller à la facilité et que nos esprits et actions soient investis dans la prière, dans le chemin tracé par lui. Le feu était au rouge et un chien daltonien qui passait près de la voiture s’est fait frapper en tentant de traverser la rue. Pas mort, mais une bonne frousse et quelques aboiements stridents. Jean-Claude qui regardait la scène comme moi a laissé tomber li pa mouri, gras a Dye (il n’est pas mort, grâce à Dieu). J’ai fait un grand sourire pendant qu’il me regardait. Li gen anpil chans (il a beaucoup de chance) que j’ai dit. Anpil anpil, gras dye, anpil chans (beaucoup, beaucoup, grâce à Dieu, beaucoup de chance) qu’il a répondu. La lumière est passée au vert et la vie a continué.

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