samedi 9 octobre 2010

Ambitions et folies


Lors d’une réunion il y a quelques jours, on a eu droit à une sortie enflammée d’un des dirigeants du Ministère de la santé. Le genre de bonhomme assis assez haut dans la structure qu’il peut chuchoter à l’oreille du Ministre plusieurs fois par jour. Sa sortie a laissé tout le monde sur le cul ! Enfin de l’espoir, enfin une vision. Enfin quelqu’un qui se sort la tête du sable pour tout de suite déposer son nez dans le caca ambiant. ‘C’est vrai, on est dans la merde jusqu’au cou et malheureusement, le niveau augmente tous les jours ! En fait, on s’enfoncerait toujours davantage selon certains pessimistes. Arrêtons de nous demander comment arriver à mieux lasser nos souliers et commençons à trouver des moyens concrets d’en sortir ! La seule façon d’y arriver est d’être ambitieux. De quitter ce pessimisme sclérosant et de mettre les gazs sur l’optimisme. Être fous, avancer même si on sait que tout autour de nous milite contre nous. Soyons ambitieux tout en ayant les deux pieds sur terre, on passera les obstacles un à la fois. S’il le faut, on cassera quelques gueules au passage.’ Le gars n’en pouvait plus d’entendre ces fameuses phrases qui commencent par un ‘Oui, mais vous savez’. Celles qui dégonflent les ballons. En cœur tout le monde (quatre blancs et quatre haïtiens), nous somme restés bouche bé. Un silence contenté suivait sa sortie. Le plus expérimenté des blancs a dit ‘On vient de recharger mes batteries pour quelques années encore !’. Tout le monde pensait comme lui. En fait, les défis sont tellement grands que le réflexe est de s’assoir sur son cul et d’attendre … je ne sais quoi. D’attendre probablement que par miracle (ou par intervention divine !) tout passe au rose. Je pensais au contenu de ce blogue quand j’ai vu en pleine pluie des enfants jouer dans l’eau sur les abords du camp de Place St-Pierre. Il mouillait des cordes, Jo venait de faire une réflexion sur les gens cachés sous les tentes. On voyait cette eau brune dévaler de tous les trous du tertre où sont installés les campeurs. Les ti-moun s’amusaient à suivre les courants d’eau les fesses nu-tête ou presque. Je visualisais mon bonhomme du Ministère les fesses à l’air en train de jouer dans l’eau et d’engueuler ses amis : ‘Ce n’est pas parce que c’est la désolation partout autour qu’on ne doit pas s’amuser ! C’est notre seule responsabilité, on est des ti-moun après tout !’. Il ne nous restait qu’à sortir de la bagnole et d’aller jouer sous la pluie.

1 commentaire:

Gaudie a dit…

Souhaitons à ce courageux personnage que son message sera entendu...et que la majorité le suivra les pieds dans l'eau, mais la tête bien droite. En avant!
J'imagine les grands sourires de tout ceux qui ont entendu les paroles de ce visionnaire...comme quoi lorsqu'on sort de la langue de bois les choses sont simples et l'efficacité pas loin de se joindre aux idées.