dimanche 22 août 2010

'On est tous traumatisés'

Cette phrase - d'un français un peu bancale, je le sais bien - est répétée par presque tout le monde depuis des semaines. En fait, tout ceux qui sont traumatisés la répètent et, considérant que tout le monde est traumatisé, tout le monde la répète. Vous avez l'impression que ça tourne en rond et vous n'avez pas tort, il y a certains détours plus faciles à emprunter qu'une ligne droite. Donc, on est tous traumatisés. Hier soir, Jo est couchée. Je suis seul au salon et fouine sur Internet pendant que j'entends un vrombissement annonciateur, que je sens la maison danser. Trois secondes à me demander si je vais coucher dans un cercueil ou en psychiatrie. C'est le dilemme : passer pour un fou qui invente des secousses, ou passer les prochaines heures sous la dalle du deuxième étage. On ne sait plus ce qui est vrai ou ce que notre imagination élabore. Je reste toujours coincé dans ce genre de décombres, des décombres mentales, des décombres qui poussent mon imagination à déborder. Je me souviens d'un commentaire sur ce blogue, une femme (si ma mémoire est juste) qui m'écrivait pour me raconter que ce genre de réactions pouvait s'étaler sur des dizaines d'années. C'est rassurant de se savoir déjà fou, un doute de moins à gérer !

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