mardi 4 août 2009

Îles Turques et Caïques


L’expression utilisée ici en Ayiti mélange le français et l’Anglais : les Îles Turk et Caïcos. Le paradis sur terre selon des aysien prêts à mourir pour s’y rendre. Encore quelques dizaines de mes nouveaux concitoyens sont morts noyés pendant la traversée vers le bonheur. Entre 60 et 90 haïtiens perdues dans l’aventure. Les chiffres varient, la clandestinité du moyen de transport et de la démarche migratoire rend impossible d’identifier une donnée valide. Ce genre d’événements est monnaie courante depuis notre arrivée. Plus souvent toutefois, on ne parle pas d’un nombre de personnes aussi significatif. Les Îles Turks et Caïcos sont un archipel Britanique d’une trentaine d’îles entre Haïti et les Bahamas, en route vers la Floride. Le Courrier international nous informe que ce territoire britannique d’outre-mer a connu de petits rebondissements politiques dans les derniers mois à cause de problème de corruption. Sur Wikipedia, on apprend qu’en 2004, le Canada avait fait quelques démarches pour intégrer l’archipel dans la confédération canadienne. De Kujuak aux Îles Turk et Caïcos, vraiment le pluss beau pays du monde ! Ils sont moins de 40 000 personnes à vivre sur ces îles, principalement du commerce offshore. Les haïtiens se déplacent beaucoup sur ces îles pour passer plus tard aux Bahamas, en Jamaïque ou directement en Floride. Les escales et le voyage maritime ont toujours fait bon ménage. Outre les morts et les 120 survivants à rapatrier en Haïti, le gouvernement Préval a quelques problèmes sur les bras. Les brookers de ‘places pour le bonheur’ sont légions, souvent associés à des réseaux criminels bien installés aux USA. L’industrie est hautement rentable, les ayisien paient chère le voyage et les coûts d’exploitation pour les réseaux sont minimes (coûts d’exploitation, c’est une tentative de jeu de mot !). L’autre problème que cette situation pose concerne la décision d’Obhama au sujet des haïtiens illégaux vivant aux USA. Bush avait refusé de gracier plus de 30 000 haïtiens porteurs d’un avis d’extradition vers leur pays d’origine. Si au début de son mandat le président américain avait ouvert la porte et était préoccupé de la dimension humanitaire du retour en Haïti de ces personnes, le genre d’événement des derniers jours pourrait l’amener à se montrer plus prudent selon plusieurs commentateurs haïtiens. Déjà durant le week-end, il a clairement montré que la température de l’eau s’était refroidie. La crainte américaines est de voir cette ouverture éventuelle d’Obhama représente un carton d’invitation pour ses 48 ans !

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